COBAYES Cédric

cobayes-cedricCOBAYES Cédric, rédigé par Alain Chaperon, est un roman québécois qui fait partie de la série COBAYES publié par les Éditions de Mortagne1. C’est le premier que j’ai lu, puisque j’ai décidé de les lire en ordre alphabétique (choix arbitraire s’il en est un). Cela a été suffisamment satisfaisant pour me donner envie de me procurer le suivant. C’est toutefois après la lecture de COBAYES Benoît, rédigé par Carl Rocheleau2 que j’ai décidé de tous les acheter. Mais bon… revenons à nos moutons, ou plutôt à nos chats, dans ce cas-ci.

SYNOPSIS

Cédric, c’est un gars blasé de la vie, mais possédant un sens critique assez aiguisé. Plutôt intelligent, il gagne sa vie par le biais de compensations financières d’études cliniques – d’où sa présence dans cette série de livres. Solitaire depuis un moment3, il rédige le blogue du Cobaye, où il publie anonymement ses opinions et ses expériences relatives à l’expérimentation de médicaments. Suite aux injections de Chlorolanfaxine, Cédric reprend confiance, devient plus ambitieux et agressif. Il se met à travailler – ce qu’il n’a jamais fait avant. Tout le livre décrit son ascension incroyable, autant au niveau de l’agressivité qu’au niveau de sa carrière qui prend une tournure plutôt inattendue.

LES HAUTS

D’abord et avant tout : mais quelle ascension! L’histoire en tant que telle est plutôt épatante. Elle est un peu à l’image de notre société où le hasard et l’individualisme font office de bible. J’aime bien ces petites critiques sociétales dissimulées dans de bons romans.

Ensuite, l’écriture est irréprochable – c’est peut-être ce dont on devrait s’attendre de tout bon professeur de français. C’est fluide et on a toujours envie de lire le chapitre suivant.

Finalement, le protagoniste est un blogueur et on retrouve tout au long de l’histoire des captures d’écran de son blogue. J’ai bien aimé ce choix éditorial qui démontre que la maison d’édition se préoccupe non seulement du contenu, mais également du contenant du livre.

LES BAS

Tout d’abord, je trouve les meurtres plutôt arbitraires. Dans la série COBAYES, je trouve cela beaucoup plus excitant quand le protagoniste fait « bon usage » de cette envie de tuer et que cela fait avancer l’histoire. Ce n’est pas le cas dans ce roman. Cédric tue pour tuer, et souvent, c’est plutôt anonyme.

De plus, il est difficile aussi de s’attacher positivement au protagoniste. Il est pourtant critique de la société et aime la culture, ce qui devrait être des traits attachants pour moi, mais il n’en est rien. Je le trouve lâche et ensuite, ingrat et imbu de lui-même.

J’ai souhaité quand même de tout cœur sa défaite – vous verrez ce qu’il en est si vous vous adonnez à la lecture de ce roman! Cette petite haine envers le protagoniste m’a tout de même donné envie de lire le roman jusqu’à la fin et m’a quand même permis d’apprécier ce dernier sous un angle différent. L’antagonisation du protagoniste est de loin préférable selon moi à l’indifférence à son égard! Je trouve ça quand même plus amusant d’aimer le personnage principal, et ça, c’est bien personnel.

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APPRÉCIATION GÉNÉRALE : 8/10

J’ai bien aimé, suffisamment pour vouloir continuer la série. L’histoire est poignante, facile d’accès, fluide, simple à lire. L’histoire est assez folle qu’elle se mérite une bonne note malgré les défauts relevés plus haut. Un bon petit livre gore à se taper dans le métro. Bonne lecture!

 


1. Cliquez ici pour lire notre petit guide sur la série COBAYES, si ce n’est pas déjà fait!
2. Vous connaissez mon penchant pour cet auteur! Il est notamment l’écrivain derrière l’Aquilon. Cliquez ici pour lire notre critique détaillée sur cette excellente novella.
3. Quoiqu’il ne faudrait pas négliger la présence d’un félin plutôt sympathique qui partage sa vie.